L’édition inaugurale du Colloque annuel du Département d’anthropologie de l’Université de Montréal a eu lieu le 26 et 27 mars dernier, autour du thème de la violence. Danielle Gratton et Bob White y ont présenté une communication intitulée “De la discrimination systémique à la violence systémique à l’ère néolibérale”
Résumé de la présentation
“Le gouvernement du Québec a tenté de mettre en place une commission sur la discrimination systémique envers les minorités visibles. Cette proposition politique a engendré de grands malaises, voire des clivages et des violences entre les populations locales et les immigrants. Nos analyses dévoilent aussi comment dans le contexte sociopolitique actuel, un déficit de démocratie engendre de plus en plus d’exclusion et met les uns comme les autres dans une position de précarité. Après avoir défini ce qu’est une approche systémique, cette présentation mettra en évidence l’importance de l’anthropologie pour comprendre les enjeux socioéconomiques actuels et offrir aux populations concernées de nouvelles solidarités.”
Pour débuter, Bob White a présenté la pensée systémique en anthropologie et comment celle-ci s’applique aux contextes pluriethniques, à travers un jeu d’échelles (interactions, contexte institutionnel, contexte politique et conditions socio-économiques). C’est à cette dernière échelle (les conditions socio-économiques) que s’est surtout attardée Danielle Gratton, pour produire une analyse systémique de la violence dans une économie néolibérale et en contexte pluriethnique. Elle a entre autres discuté de la précarité et de la flexibilisation du travail, en prenant comme exemple les agences de placement temporaires, de plus en plus présentes et la perte des protections sociales. Les présentateurs ont conclu en appelant à la construction de nouvelles solidarités.
*Les photos proviennent de la page Facebook du colloque*