Nouveau cours sur la communication interculturelle

NOUVEAU COURS

Communication en contexte pluriethnique
ANT3809 / Séminaire d’ethnologie
Les mercredis à 8h30
Automne 2016

Bob W. White
Département d’anthropologie
Université de Montréal

Les nouvelles figures de la mondialisation—conflits terroristes, crises économiques, disparités entre riches et pauvres, dégradation de l’environnement—créent des conditions de mobilité humaine jamais connues auparavant (Nail 2015). Cette nouvelle donne migratoire ébranle les assises politiques et morales des sociétés contemporaines, même celles qui ont une longue expérience avec l’immigration. Les nouvelles formes de diversité (Vertovec 2007), autant dans les métropoles que dans les régions, créent des situations de contact inédites qui exigent des nouveaux outils pour comprendre des dynamiques de la communication.

Depuis les trente dernières années une vaste littérature a émergé autour de la notion de la communication interculturelle. Autant dans des cercles universitaires que dans les différents milieux professionnels, nous assistons à la création d’associations, de revues, de congrès et de programmes de formation. Plusieurs disciplines en dehors de l’anthropologie (psychologie, communications, éducation, travail social, gestion, etc.) ont développé des outils pour étudier les dynamiques interculturelles à partir d’un certain nombre de concepts anthropologiques, mais le parcours de cette généalogie est méconnu.

L’anthropologie a eu beaucoup d’influence dans les débuts de la recherche sur la communication interculturelle, mais si elle a gardé ses distances de ce vaste champ de savoir, ce n’est pas par hasard. Premièrement, plusieurs observateurs ont remarqué que l’utilisation d’un modèle interculturel peut accorder trop de place à la notion de culture, ignorant ainsi les autres facteurs dans les rapports sociaux tels que race, genre et classe sociale (Martiniello 2011). Deuxièmement, mettre l’accent sur les différences culturelles peut renforcer les stéréotypes et d’autres mécanismes d’exclusion (Abdallah-Pretceille 2001). D’un point de vue historique, l’anthropologie s’est toujours intéressée davantage à la complexité des différents groupes qu’aux interactions entre les groupes (Cuche 2008), ce qui crée un décalage entre la méthodologie de l’anthropologie (rapport avec l’autre) et la finalité de la recherche (savoir sur l’autre).

L’anthropologie n’a jamais développé une théorie globale de la communication interculturelle (Bathurst 2015), ce qui est surprenant étant donné que les fondements du savoir anthropologique sont le résultat de rencontres entre différentes cultures (White et Strohm 2012). Néanmoins, il y a plusieurs outils et concepts qui nous permettent d’étudier la communication interculturelle d’un point de vue anthropologique. Dans la 1ère partie du cours nous allons revisiter trois courants de pensée d’inspiration anthropologique : l’herméneutique, les approches systémiques, et les travaux pionniers sur la communication. Dans la 2ème partie du cours nous allons appliquer ces modèles à l’analyse de situations interculturelles réelles qui ont émergées dans le cadre d’un projet de recherche sur les dynamiques interculturelles à Montréal.

Dans ce cours nous allons mobiliser le savoir anthropologique afin de montrer son importance pour les champs émergents de la recherche sur les dynamiques sociales en contexte pluriethnique. Le cours comprendra un certain nombre de travaux pratiques ainsi que des études de cas sur l’analyse des situations de communication en contexte pluriethnique. Suite à ce cours, l’étudiant(e) aura la possibilité de suivre un stage de terrain pour 3 à 6 crédits dans le cadre d’un projet de recherche collaboratif à Montréal. Pour plus d’information, contactez Prof. Bob White à l’adresse suivante : bob.white@umontreal.ca

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