Concertation et action communautaires en contexte pluriethnique : Enjeux historiques et politiques au Québec
Cette table ronde a eu lieu le 26 octobre 2017, lors de la rencontre du groupe de recherche G3 à Montréal.
Compte rendu de Maude Arsenault
C’est à l’aide d’une introduction et d’une mise en contexte de Bob W. White, du Laboratoire de Recherche en Relations Interculturelles, nous rappelant les relations complexes entre francophones et autochtones ainsi que celles entre francophones et anglophones, que les panélistes ont pu nous faire part de leurs recherches et expériences au sujet des concertations en contexte pluriethnique. White a également introduit à certains concepts importants pour aborder ce sujet, comme la transversalité sectorielle dans un territoire, l’analyse multi-niveaux ainsi qu’un concept en émergence, l’hyper-concertation.
Comme premier présentateur, monsieur René Lachapelle de la Chaire de recherche du Canada en organisation communautaire à l’Université du Québec en Outaouais nous a présenté les fondements théoriques et fonctionnements des tables de concertations du Québec. En nous parlant un peu plus en profondeur de la définition de la concertation, suivant d’une courte histoire de l’émergence du modèle québécois, la présentation a permis d’avoir une meilleure image de ce qui se fait en termes de concertation sur le territoire québécois. Une courte présentation de son émergence, son institutionnalisation puis sa rupture s’en suivent. Cette rupture présente donc de nouveaux défis pour les instances de concertation, puisqu’elle représente une opportunité pour les localités de devenir d’importants acteurs, mais la création de réseaux et de partenariat doit se mettre en œuvre et coordonner leurs efforts de manière efficiente.
Ensuite il y a eu une présentation de Yves Lévesque, responsable de l’accompagnement des collectivités pour Dynamo, qui a parlé des défis rencontrés par les tables de concertation, notamment ceux œuvrant en milieu pluriethnique. Avec ses années d’expérience, il a affirmé que l’idée selon laquelle tout le monde doit être d’accord lors d’une table de concertation est un mythe. Il conseille plutôt de garder en tête qu’il s’agit d’un lieu de discussion et que pour avoir des résultats, il faut avoir peu de priorités et de prioriser ce qui nécessite un travail commun. Malgré les combats de pouvoir entre les organismes communautaires craignant les pertes de financement et les organismes publics craignant les pertes de juridiction, les tables de concertations représentent un lieu privilégié d’influence et d’apprentissage du travail collectif.
En conclusion, Pascale Chanoux, coordonnatrice des volets employabilité et régionalisation de l’immigration à la Table de concertation aux services des personnes réfugiées et immigrantes a donné une présentation sur les défis spécifiques aux tables interculturelles, en employabilité notamment à l’extérieur des grands centres. Dans un nouveau contexte pour la régionalisation de l’immigration, les tables doivent faire face à des défis importants, telles la reconnaissance de la contribution et spécificité de chaque acteur, la juxtaposition d’intérêts contradictoires et de philosophies d’intégration qui peuvent différer, la réalisation collective de l’analyse des problématiques, la réunion des acteurs pertinents, etc.