«Savoirs, utopies et production des communs», un livre dirigé par Francine Saillant, Martin Hébert et Sarah Bourdages Duclot

Si une évidence s’impose à notre époque, c’est bien la nécessité de déployer de nouveaux imaginaires pour penser le Monde et la manière dont nous l’habitons. Les textes réunis ici explorent les contributions possibles de l’anthropologie à cette tâche impérative, commune et jamais achevée. Ce faisant, ils nous ramènent à une question fondamentale de la discipline: le projet de penser l’unité dans la diversité.

Pour s’orienter sur ce vaste chantier, chacun des chapitres prend comme point de départ les mots eux-mêmes, compris tant comme métaphores clés pour décrire le Monde que comme aspirations utopiques à le transformer. Il s’agit de saisir les conditions de production de ces communs de la connaissance, les rapports de pouvoir qui les façonnent et les potentialités qu’ils contiennent. Ce travail réflexif se nourrit, bien sûr, des terrains particuliers de chacune des personnes qui ont contribué à l’ouvrage. Mais une expérience concrète vient aussi lier ces expériences entre elles, soit celle d’avoir participé d’une manière ou d’une autre au développement d’Anthropen, qui se veut un dictionnaire vivant de l’anthropologie contemporaine. Ce point d’attache permet de lier ensemble des réflexions globales sur la production du savoir anthropologique avec des considérations concrètes liées à la pratique de l’ethnographie et de l’édition savante au XXIe siècle. Il en ressort le constat que ces échelles sont intimement liées entre elles, que la production de nouvelles narrations du Monde implique nécessairement une attention à la pluralité des rapports qui ont contribué à structurer ce dernier et qui continueront de définir nos destins communs.