Responsable de l’axe de recherche : Jorge FROZZINI
Problématique
La présence de la diversité dans nos sociétés occidentales date et son augmentation est de plus en plus prévisible. Ce contexte est d’autant plus complexe lorsque nous introduisons dans cette équation la présence des médias (journaux, radio, télévision et le Web, entre autres, avec les médias sociaux) lorsqu’il est question, entre autres, des représentations sociales. En effet, nous savons que ces dernières sont importantes lorsqu’il est question de la participation sociale et économique des (im)migrants dans un contexte interculturel, car la socialisation est affectée, entre autres, par les représentations. L’étude des représentations sociales et médiatiques devient donc importante pour la compréhension d’une société. Cela est ainsi parce que les représentations constituent des cadres de références qui permettent aux individus d’échanger, de communiquer et de se projeter dans l’avenir ; elles permettent de décoder, donner et produire le sens que les personnes attachent à leur environnement ainsi qu’à leurs interactions quotidiennes. Les représentations sociales vont agir comme des filtres ou des lunettes qui nous affectent profondément, car elles sont intimement liées à l’identité d’une personne et à sa manière de s’engager dans le monde. Elles orientent les conduites, les attentes, les normes et les règles qui définissent l’univers social et qui entrent dans la définition de la « culture » d’une société donnée.
Les représentations sont produites et reproduites socialement à travers les opérations des institutions, dont celui des médias, qui jouent un rôle important. En effet, les médias (journaux, radio, télévision et le Web, entre autres, avec les médias sociaux) participent au sein de la bataille que se livrent les diverses représentations présentes dans une société et dans le monde. Ils interviennent dans (1) la sélection des représentations (2) leur construction et (3) leur dissémination. L’importance des médias provient non seulement de leur capacité à sélectionner les informations, les construire et les disséminer, mais de la capacité qu’ils ont à influencer l’établissement des normes sociales. D’ailleurs, cette influence, qui est une capacité de transformation, ne peut pas être réduite à la formulation d’idées, car il y a des processus concrets permettant d’y arriver et de maintenir cette influence. En effet, un média n’est pas qu’un simple moyen de transmission et de diffusion de l’information ou de significations. Il représente aussi un support physique ou électronique de données. Ainsi, les médias en tant que supports et moyens sont intimement liés aux questions de la technologie (techne) et donc à la production, transformation et contrôle de notre environnement.
Cadre conceptuel
Pour analyser les représentations sociales et médiatiques, nous privilégions une approche qui marie des connaissances en anthropologie, les études en communication et la science politique. De plus, pour documenter cet axe, nous privilégions une méthodologie de type qualitatif et une approche systémique qui marie l’herméneutique et les théories critiques.
Les représentations qui prévalent dans les milieux de rencontre comme le sont les systèmes de santé, d’éducation et de travail nous apparaissent comme un enjeu des plus pertinents dans le contexte des relations interculturelles. La question est importante, car ces milieux sont ceux où il y a le plus de chances de rencontrer des personnes provenant d’horizons culturels différents et qui ont pu vivre des parcours d’insertion sociale très hétéroclites. Les études sur les représentations sont importantes dans ce contexte puisque ces dernières vont jouer un rôle déterminant dans la manière de percevoir les uns et les autres. Les représentations sont les lieux où par exemple les stéréotypes, les préjugés, la xénophobie, le racisme et la fascination pour l’autre peuvent s’actualiser, voir s’affermir et se renforcer. À l’instar de ces derniers, d’autres lieux de rencontre sont aussi importants, comme les associations, les centres communautaires, les centres commerciaux, etc. Nous devons voir les lieux de rencontre de façon élargie et dynamique (lieux changeants avec le contexte local, national et international), mais aussi virtuelle avec le Web.
Ces lieux, pour nous, sont liés au temps et à l’espace. Ces deux dimensions occupent une part primordiale dans la construction des représentations et les dynamiques de la rencontre et de la communication. Cela est d’autant plus important ici, car nous savons que la communication a un lien avec la montée ou le déclin des traits culturels. En effet, la prédilection du temps ou de l’espace implique un biais considérable de la culture dans laquelle cette prédilection a lieu. Ainsi, nous nous intéressons tant aux représentations en milieu urbain (grandes villes) que rural, dans le temps, mais aussi dans diverses régions du Québec. Puisque les dynamiques ne sont pas les mêmes à Montréal qu’à Rouyn-Noranda ou Gaspé en matière de temps, d’espace et de relations sociales. En effet, les contextes sociodémographiques et la structure de l’économie locale ne sont pas les mêmes, et l’apport et la composition des personnes issues de l’(im)migration, par exemple, peut varier grandement dans ces lieux. De plus, ces milieux sont traversés par ces lieux créés sur le Web et les représentations sociales pouvant s’y retrouver qui sont à leurs tours alimentées par les productions venant de la vie de tous les jours.
Quelques thèmes
Outre les relations entre (im)migrants et descendants de groupes ayant un ancrage historique plus ancien, dont les Premières nations, la question des représentations entre générations de personnes nées de parents (im)migrants est primordiale. Tout comme les interactions entre personnes issues de l’(im)migration arrivées lors de diverses périodes historiques au Canada et celles que ces personnes ont des autres.
- Représentations des relations avec et entre les diverses communautés.
- Les représentations dans le temps et l’espace.
- Les représentations médiatiques.
- Les représentations dans les lieux de rencontre.