DYNAMIQUES DE COHABITATION À L’ÈRE DE LA SUPER-DIVERSITÉ
(CRSH 2019-2023)
Chercheur principal : Bob W. White
Co-chercheurs : Daniel Côté, Francine Saillant, Jessica Dubé, Jorge Frozzini, Pierre Anctil, Annick Hernandez
Nous vivons dans une période de mobilité humaine inédite (Nail 2015). Cette nouvelle réalité migratoire – que ce soit pour des raisons économiques, politiques, ou humanitaires- déstabilise les assises des sociétés d’accueil et nous oblige à repenser l’analyse de la cohabitation dans les espaces urbains diversifiés. Les dynamiques de cohabitation à l’ère de la « super-diversité » (Vertovec 2007) sont vécues à plusieurs échelles : à l’intérieur des foyers, dans les différents milieux de vie et contextes de travail, à travers les interactions dans l’espace public, et dans les différents contextes institutionnels. Certains types d’interactions contribuent positivement au sentiment d’appartenance à la société d’accueil et à la cohésion sociale de façon plus large. D’autres interactions renforcent les préjugés qui mènent à de nouvelles formes d’exclusion. Dans les conditions de proximité qui caractérisent les espaces urbains diversifiés, quels sont les différents types d’interactions qui ont le plus d’impact sur les dynamiques de cohabitation? Y a-t-il des situations récurrentes qui favorisent ou qui empêchent les liens de confiance entre les personnes ou les communautés? Quels sont les facteurs sous-jacents de ces interactions qui permettent de mieux comprendre la transformation sociale à l’ère de la super-diversité?
Ce projet de recherche a trois objectifs spécifiques: 1) proposer une typologie de situations interculturelles qui permettrait de faire l’analyse des dynamiques de cohabitation dans différents milieux de vie et de travail; 2) identifier un corpus de situations récurrentes qui ont un impact— positif ou négatif—sur la cohabitation dans un secteur ou sur un territoire donné; 3) faire des analyses approfondies d’un certain nombre de situations afin de comprendre les facteurs systémiques sous-jacents aux dynamiques de cohabitation. Notre programme de recherche est novateur à plusieurs niveaux. Non seulement la méthodologie donne accès à un grand nombre de données ciblées en relativement peu de temps, mais elle nous permet aussi de générer des données qui répondent aux préoccupations des acteurs directement concernés par les enjeux de la cohabitation. De plus, le cadre d’analyse proposé ici donne la possibilité de croiser des données territoriales et sectorielles, ce qui permettra d’identifier des facteurs qui traversent les différents contextes professionnels et milieux de vie dans des contextes de plus en plus diversifiés.
WORKSHOP “EVERYDAY COHABITATION: METHODOLOGIES FOR THE STUDY OF SOCIAL INTERACTION IN INCREASINGLY DIVERSE CITIES “
Chercheurs : Bob White, Annick Germain, Pierre Anctil, Gabrielle Desilets
The face of globalization today—economic crises, terrorism, increasing disparities between the rich and the poor, environmental degradation, the movement of refugees, increased competition for skilled workers—serves as a reminder that we are living in a time of unprecedented human mobility (Nail 2015). Whether this new migratory reality is fueled by economic, political or humanitarian factors, one thing is clear: large cities across the globe are rapidly becoming more diverse (Vertovec 2014) and the study of this diversification requires us to rethink our methodological tools and conceptual frameworks. The workshop laid out in this proposal will examine the social dynamics of cohabitation in increasingly diverse public urban spaces. It will take place in Montréal from July 11-13, 2018 and will bring together researchers from multiple fields of the social sciences and humanities in order to discuss the methodological approaches and conceptual tools used to study cohabitation in urban public spaces in the context of super-diversity.
Un numéro spécial est par ailleurs prévu pour faire suite à ces ateliers.
L’ACTION MUNICIPALE EN MATIÈRE D’INTÉGRATION DES IMMIGRANTS ET DES MINORITÉS RACISÉES ET DE RELATIONS INTERCULTURELLES AU QUÉBEC
Chercheurs principaux: François Rocher, Bob W. White, Aude-Claire Fourot, Jorge Frozzini, Marta Massana
Ce projet de recherche porte sur la capacité des institutions municipales et leur implication dans le domaine de l’intégration des immigrants et racisées et, plus globalement, dans les relations interculturelles entretenues sur le territoire. En 1991, le gouvernement du Québec a signé un Accord avec le gouvernement fédéral par lequel ce dernier lui transférait de façon pérenne les pouvoirs de sélection et d’intégration des immigrants économiques permanents. Depuis, le gouvernement du Québec a développé des programmes d’intégration des immigrants avec des résultats insuffisamment performants et a cherché à mobiliser les villes pour améliorer l’efficacité de ses interventions. En 1999, le gouvernement signait une première entente avec la ville de Montréal et n’a cessé depuis d’impliquer les villes dans l’accueil et l’installation des nouveaux arrivants. À l’occasion de la révision de sa politique d’immigration en 2016, il a fait des villes ses partenaires. Ce nouveau partenariat est de nature à modifier progressivement les processus d’intégration des immigrants. Les villes constituent de véritables entités politico-administratives à même de choisir les moyens de leurs actions. Elles développent davantage des approches plus territoriales que clientélistes. Par exemple, elles peuvent intervenir auprès d’un ensemble de groupes minoritaires comprenant autant des immigrants que des membres des minorités ethnoculturelles et racisées. Les villes valorisent davantage une approche territoriale, intégrée et plus susceptible de susciter une plus grande mobilisation des partenaires locaux. Les objectifs du projet de recherche sont de (1) dresser l’état de situation, de manière diachronique de 1990 à aujourd’hui, des rapports entre les villes et le gouvernement québécois en matière d’intégration des immigrants et de relations avec les membres des minorités ethnoculturelles et racisées; (2) documenter, décrire et analyser la gouvernance municipale en ces matières et son rôle auprès des autres acteurs locaux; et (3) d’évaluer l’impact de l’action des villes comme facteur de transformation des façons d’intervenir.
CLIC QUÉBEC PLURIEL
Chercheurs principaux: Francine Saillant, Jérôme Pruneau
Ce projet porte sur les artistes immigrants (surtout de première génération) en interaction avec des participants (pour la plupart non-immigrants) à leurs œuvres. Des entrevues exploratoires sont en cours, à Montréal et à Québec, qui permettent de documenter sous un format biographique la trajectoire migratoire, la trajectoire artistique, la relation au milieu d’origine et son influence sur la pratique artistique et enfin, la relation avec le milieu d’accueil et son influence sur la pratique actuelle. Ce projet permet aussi de documenter les conceptions de la diversité présentes chez des artistes “issus de l’immigration” en même temps que les artistes, en soi, immigrants ou non, sont des producteurs de diversité. Le projet comprend trois volets en termes de production: 1) la préparation de biographies d’artistes migrants et l’élaboration d’une collection sous forme de livre; 2) La production d’une série de vidéos, Artistes du liens, sur les artistes immigrants qui choisissent les formats participatifs pour leurs œuvres, ce qui permet de saisir les interactions que proposent et suscitent ces artistes à travers leurs œuvres, une manière de saisir une format particulier de relations interculturelles; 3) Avec la vidéo, activités de médiation culturelle pour valoriser la présence des artistes migrants dans la société québécoise. À ce jour quatre vidéos ont été produits sous le titre: Créateurs de liens. Le projet est financé par le Projet de recherche en partenariat « Montréal Ville interculturelle » (CRSH 2017-2020), la ville de Québec et le ministère de l’immigration. Pour la partie vidéo et médiation, il est fait en collaboration avec l’artiste Fanny Hénon-Levy. Ce projet a été réalisé en partenariat avec Diversité artistique Montréal.
REPRÉSENTER L'(IM)MIGRATION AU QUÉBEC: LES SONDAGES COMME TECHNOLOGIE DE GESTION ET DE CONTRÔLE
Chercheur principal: Jorge Frozzini
Les sondages sont généralement censés obtenir des données permettant l’expression scientifique de ce que les gens pensent sur un sujet donné. Cependant, ils restent l’expression d’une représentation particulière à un moment et dans un espace donné. De nombreuses enquêtes menées au fil des ans ont porté sur diverses problématiques liées à l’(im)migration, et plusieurs d’entre elles ont paru dans les principaux journaux depuis les années 1960. Comme nous le savons, les médias jouent un rôle important dans la sélection, la construction, la production et la consommation d’informations et d’opinions exprimées dans les nouvelles (Allan, 2010). Pour ces raisons, une analyse des sondages est nécessaire si nous voulons comprendre la progression de la représentation de l’(im)migration au Québec. Comment la représentation des (im)migrants a-t-elle progressé au fil du temps ? Quels problèmes ont déclenché ces enquêtes ? À quel moment et pourquoi les données de sondages sont utilisées ?
Dans des recherches antérieures, nous avons montré l’importance de la représentation des groupes minoritaires dans un contexte donné et l’importance de comprendre le cadre qui contient les principales conceptions exprimées. Cette recherche poursuit cet intérêt en expliquant: (1) comment la représentation de l’(im)migration a été exprimée; et (2) comment cette technologie (les sondages) agit-elle comme un outil permettant d’inclure et d’exclure les individus appartenant ou non à une nation. Nous espérons ainsi mieux comprendre le processus de construction nationale en ce qui concerne le cadre discursif et imaginaire de l’appartenance et la normalisation de l’espace public.
LA DISTANCE CULTURELLE COMME MESURE D’INTÉGRATION. TESTS DE LA CITOYENNETÉ ET PANIQUE MORALE SUR LA CONFORMITÉ CULTURELLE
Chercheur principal: Bob White
Dans les pays comme le Canada, où la sélection des immigrants se fait sur la base de critères sur les besoins du marché de travail et l’importance d’avoir des travailleurs qualifiés, on présume que les immigrants possèdent les compétences professionnelles nécessaires pour intégrer le marché d’emploi. D’autres catégories de compétences (sociales, culturelles, civiques) deviennent une source d’inquiétude, autant pour les élus que pour la population générale, parce qu’il s’agit des compétences qui existent dans toutes les sociétés du monde mais qui varient selon le pays d’origine et le parcours particulier de l’individu. Dans l’objectif de faciliter l’inclusion des personnes issues de l’immigration mais aussi d’harmoniser les relations entre les citoyens, les États se donnent des outils pour l’encadrement de ces compétences (orientations sur les services publiques, cours de langue, accompagnement pour l’accueil et l’installation, etc.). Dans le cadre de ce projet, en collaboration avec le programme de Cités interculturelles du Conseil de l’Europe, nous proposons une typologie des nouveaux mécanismes d’exclusion formalisant une discrimination systémique explicite sur la base des valeurs qui seraient « partagées » par l’ensemble de la communauté politique (tests, chartes, contrats), ainsi qu’une comparaison des différents mécanismes de la conformité culturelle utilisés par les États. Dans un deuxième temps le projet va proposer une série de recommandations concrètes pour aider les villes à développer des outils pour tester les connaissances des résidents (migrants et non-migrants) à partir de principes interculturels.
GROUPE DE TRAVAIL SUR LA FORMATION INTERCULTURELLE AU QUÉBEC
Chercheur principal: Jorge Frozzini
La nouvelle réalité migratoire déstabilise les assises des sociétés d’accueil et nous oblige à repenser nos méthodes de l’enseignement et de la formation interculturelle. En même temps, nous savons qu’il existe beaucoup d’expériences et d’expertises au Québec. Avec la diversification de la société québécoise, il y a aussi une multiplication des approches et d’acteurs, dont plusieurs se présentent en tant que spécialistes sans avoir d’expérience ou de formation adéquate. Force est de constater qu’il n’existe pas d’ordre professionnel pour la formation interculturelle ni de normes pour orienter la conception et l’évaluation des formations. Comment juger de la pertinence des formations interculturelles sans repères ou critères communs? Est-ce possible d’imaginer que les différents acteurs dans le domaine de la formation interculturelle créent un espace de travail informel pour partager les différentes façons de faire et pour partager une analyse de la situation par rapport à la formation interculturelle au Québec? À partir de cette « archéologie du savoir », nous espérons qu’il serait possible de proposer des outils d’analyse comparative en vue de développer des critères d’évaluation communs.
- Objectifs du groupe de travail:
- Documenter l’évolution de la pensée et des outils de la formation interculturelle dans plusieurs secteurs de la société québécoise (développer les outils à cet effet)
- Proposer des orientations (concepts clés, termes de référence, cadre éthique, outils d’évaluation) et diffuser de l’information pour faciliter la création de programmes de formation innovante
- Faciliter la concertation entre les différents acteurs et organismes dans le domaine de la formation interculturelle
PLATEFORMES NUMÉRIQUES EN CONTEXTE INTERCULTUREL
Chercheur principal: Bob White
Co-chercheurs: Robert Crépeau, Mithra Zahédi, Yves Marcoux, Annick Hernandez
Les chercheurs qui font la collecte et l’analyse de données auprès de communautés ethnoculturelles et autochtones se heurtent à plusieurs types de problématiques dans la création de plateformes numériques. En effet, si les programmes informatiques sont, en soi, « culturellement neutre », les structures informatiques à partir desquelles les plateformes numériques sont développées, sont le reflet d’une pensée dominée par la culture occidentale qui a tendance à uniformiser les modes de pensée. Ainsi dans la plupart des plateformes, ces structures informatiques permettent une traduction linguistique des métadonnées sans tenir compte des contextes ni de la diversité, voire de la complexité, des modes de représentation des communautés concernées. Elles ne permettent pas non plus de prendre en compte les interactions possibles avec ces communautés en vue de faire émerger d’éventuels écarts de compréhension. L’équipe de recherche, regroupée autour de Bob White, professeur titulaire au département d’anthropologie de l’UdeM, souhaite adresser le défi conceptuel que représente le développement informatique de plateformes numériques qui tiennent compte de la diversité et des facteurs interculturels au moment de la programmation de la plateforme; des plateformes numériques qui permettraient de créer du sens pour tous ceux qui organisent les objets contenus dans la plateforme, pour tous ceux qui consultent ces objets; des plateformes qui faciliteraient une médiation.
COHABITATION CITOYENNE ET NOUVELLES FORMES D’APPARTENANCE
(CRSH : 2017-2020)
Chercheur principal: Bob White
Co-chercheurs: Pierre Anctil, Daniel Côté, Jessica Dubé, Jorge Frozzini, François Rocher, Francine Saillant, Mireille Tremblay, Christian Agbobli
La ville a toujours été un lieu de co-habitation où les personnes d’origines différentes interagissent et partagent un certain nombre d’objectifs communs. Dans ce sens l’énoncé de “ville interculturelle” n’a rien de nouveau. En même temps nous savons que les vagues d’immigration récentes dans certains pays industrialisés soulèvent des inquiétudes sur les relations inter-ethniques, la discrimination et l’inégalité sociale. À travers une approche interculturelle, les villes se donnent la mission de sensibiliser la population aux bienfaits de la diversité, mais en même temps elles s’engagent dans la lutte contre la discrimination et font la promotion active des interactions positives. Dans certains cas les villes ont réussi à définir des cadres de référence pour guider les actions à travers plusieurs secteurs d’intervention. Malheureusement, il y a peu de recherche sur les principes qui sous-tendent les politiques interculturelles et les processus impliqués dans leur implémentation. Ici nous proposons des ressources pour répondre à ces questions et affronter ces défis.
Objectifs du partenariat
- Documenter l’état du savoir interculturel et la diversité des pratiques et expertises interculturelles
- Améliorer la communication et faciliter la collaboration entre les différents acteurs et structures concernés par les dynamiques interculturelles
- Proposer de nouvelles perspectives théoriques et méthodologiques pour comprendre les dynamiques interculturelles
DÉVELOPPER LE CONTENU D’UN OUTIL D’AIDE À L’AMÉLIORATION DES COMPÉTENCES INTERCULTURELLES DES INTERVENANT DE LA CNESST À PARTIR D’UNE DÉMARCHE DE CO-CONSTRUCTION
(IRSST #2016-0044)
Chercheurs principaux: Daniel Côté (IRSST, Université de Montréal), Sylvie Gravel (UQAM), Jessica Dubé (IRSST)
Les chercheurs souhaitent développer un outil d’aide à la communication interculturelle à l’intention et en concertation avec des intervenants de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Cette activité de recherche devrait permettre de conceptualiser les conditions qui favorisent le processus de codéveloppement dans un contexte où tous les acteurs ne partagent pas nécessairement les mêmes repères culturels. L’outil, qui résultera d’une activité de valorisation subséquente, sera nécessaire aux intervenants de la CNESST et permettra d’optimiser le temps d’intervention auprès des travailleurs immigrants, victimes de lésions professionnelles.
VERS UNE VILLE INTERCULTURELLE: PROBLÉMATIQUES, PRATIQUES, EXPERTISES
(CRSH 2012-2015)
Chercheur principal: Bob W. White (Université de Montréal)
Co-chercheurs: Lomomba Emongo (Université de Montréal), Christian Agbobli (UQAM), Charles Blattberg (Université de Montréal), Pierre Anctil (Université d’Ottawa)
En octobre 2011 la ville de Montréal a été reconnue comme la première « cité interculturelle » d’Amérique du Nord. Au-delà du caractère inévitablement protocolaire d’un tel évènement, cette reconnaissance réaffirme l’importance de la culture dans les relations entre les différentes personnes et communautés qui composent la ville. Cependant, une série d’évènements récents laisse l’impression d’un malaise par rapport à la possibilité de la cohabitation interculturelle dans la grande région de Montréal. De ces constats, il ressort la nécessité pour Montréal de revisiter de façon systématique les acteurs et les institutions qui la composent afin d’identifier et de comprendre les différents discours et pratiques des dynamiques interculturelles. À cet effet, le Laboratoire de recherche en relations interculturelles (LABRRI) propose un programme de recherche en partenariat afin d’identifier des problématiques, des pratiques et des expertises interculturelles dans le cadre du contexte pluraliste de Montréal.
Pour plus d’information, cliquez ici: http://villeinterculturelle.net/
PLATEFORME D’ÉTUDES ET DE RECHERCHES SUR LES RELATIONS INTERCULTURELLES (PERRI)
(BRDV, Université de Montréal / CRSH / Fonds des leaders John-R.-Evans)
Chercheur principal: Bob W. White (Université de Montréal)
L’infrastructure que nous proposons de va permettre la mise en commun, la description formalisée et l’analyse d’un vaste champ de données sur les dynamiques interculturelles à Montréal. Avec la création de cette plateforme nous serons en mesure de déterminer quels types d’interactions en contexte interculturel ont le plus d’impact sur la cohésion sociale et ce, dans quelles conditions. PERRI est un environnement numérique qui permet de décrire différentes catégories de données sur les dynamiques interculturelles en contexte urbain, de les annoter en vue de les enrichir, de faire émerger des indicateurs afin de comprendre les conditions de l’inclusion en contexte pluriethnique. Dans la première phase du projet nous avons développé les outils qui vont permettre l’intégration d’un grand nombre de données du terrain et des partenaires. Cette plateforme sera intégrée aux activités du Laboratoire de recherche en relations interculturelles (LABRRI) du Département d’anthropologie de l’Université de Montréal, dirigé par Bob White. Elle nous permettra de réaliser une série de projets de recherches innovantes en collaboration avec des partenaires universitaires, communautaires et municipaux, notamment la création d’un portail publique sur les situations et les solutions en contexte interculturel
Retombées
- Obtention de deux demandes de subvention de l’Université de Montréal (Faculté des arts et des sciences, Bureau de recherche, développement, valorisation)
- Développement d’infrastructure de base (cas de figures, code, arborescence)
- Possibilité de valider les outils et les hypothèses développés dans le cadre du partenariat
- Gestion des données déjà générées dans le cadre du partenariat
Pour plus d’informations, télécharger le document suivant: Base de données interculturelles
Voici une présentation dynamique des différentes étapes du projet:
LE DEVOIR, FACE À LA DIVERSITÉ CULTURELLE AU SEIN DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE-FRANÇAISE (1910-1963)
(CRSH, Laboratoire de recherche en relations interculturelles)
Chercheur principal: Pierre Anctil (Université d’Ottawa)
L’étude de la presse montréalaise de langue française dans la première moitié du XXe siècle nous permet de suivre sur une longue période l’évolution du Canada français face à l’immigration et la diversité culturelle. C’est particulièrement le cas du quotidien Le Devoir, qui a représenté la pensée nationaliste traditionnelle au Québec depuis le moment de sa fondation en 1910 jusqu’à la Révolution tranquille. Grâce à une analyse de tous les éditoriaux parus dans ce journal entre 1910 et 1963, soit tout près de 16,000 texte publiés sur une période de plus de cinquante ans, il est possible de tracer un portrait historique assez juste du rapport du Québec à l’altérité culturelle. Ces données sont précieuses parce qu’elles nous permettent de mieux comprendre comment ont été vécues et reçues les grandes réorientation des années soixante-dix et quatre-vingt, notamment l’application de la loi 101 aux cohortes étudiantes issues de l’immigration. On peut ainsi mesurer mieux quelle distance idéologique a été franchie par les francophones lorsqu’il s’est agi d’accueillir sur une vaste échelle des populations très diversifiées sur le plan culturel. Les conclusions de cette étude éclairent aussi de manière singulière le débat actuel sur la laïcité et sur la diversité religieuse.
COMPRENDRE LE PROCESSUS DE RÉADAPTATION ET DE RETOUR AU TRAVAIL DANS LE CONTEXTE DES RELATIONS INTERCULTURELLES
(IRSST #2010-0037)
Chercheur principal: Daniel Côté (IRSST, Université de Montréal)
Co-chercheurs: Sylvie Gravel (UQAM), Danielle Gratton (Université de Montréal), Bob W. White (Université de Montréal)
Dans le domaine de la santé et de la sécurité du travail (SST), les barrières linguistiques et culturelles sont souvent décrites comme un facteur de vulnérabilité des travailleurs. La réadaptation et le retour au travail sont des processus complexes qui reposent sur une pluralité d’acteurs. La problématique de la réadaptation et du retour au travail dans le contexte de la rencontre interculturelle est peu documentée à l’échelle internationale. Il devient impératif de connaître l’expérience et la perspective de chacun et de cibler des besoins et des problèmes spécifiques sur lesquels il faudra concentrer nos efforts de recherche et de développement. Cette étude vise à identifier les stratégies mises de l’avant par les différents acteurs pour faciliter le processus de réadaptation et de retour au travail des travailleurs dans le contexte de la rencontre interculturelle. Elle vise à décrire l’expérience et la perspective de chaque partie concernée (travailleurs, cliniciens, conseillers en réadaptation, milieux de travail) pour mieux faire ressortir les contraintes, les obstacles, les facilitateurs et les besoins spécifiques. Un échantillon raisonné de soixante individus sera constitué et divisé en quatre groupes à peu près égaux et composés par des travailleurs, des cliniciens, des conseillers en réadaptation et des représentants du milieu de travail. Des entretiens semi-dirigés seront menés auprès de ces groupes et seront basés sur l’approche des incidents critiques dans la manière d’aborder les enjeux SST et réadaptation et sur la technique de l’entrevue d’explicitation. L’échantillonnage visera une variation maximale des contraintes à la réadaptation pour rendre compte des différentes situations qui peuvent se produire. La construction de la grille d’entrevue s’appuiera sur les thèmes qui émergent de la recension des écrits et de ceux qui ressortent d’entretiens exploratoires. L’analyse du matériel sera inspirée de la théorisation ancrée (grounded theory).
COMMISSION CITOYENNE SUR LES DROITS ET L’HARMONISATION DES RELATIONS INTERCULTURELLES
(CRSH 2012-2014)
Chercheure principale: Mireille Tremblay (UQAM)
Co-chercheurs: Catherine Montgomery (UQAM), Audrey Gonin (UQAM), Jorge Frozzini (UQAC), Marie-Josée Lorrain (UQAM) et Gaby Hsab (UQAM)
Projet de recherche-action ayant pour but de concevoir, expérimenter et évaluer une « commission citoyenne multimodale » pour l’exercice des droits des personnes immigrantes et l’harmonisation des relations interculturelles au Québec. Trois domaines d’intervention ont été privilégiés, soit le travail, la santé, ainsi que la diversité religieuse et la laïcité afin de mieux comprendre les besoins spécifiques des différents groupes, à cerner les enjeux et défis en présence, à identifier les pratiques et les stratégies de communication visant l’intégration des personnes et à identifier des pistes de réflexion ou d’actions susceptibles d’améliorer la situation des personnes immigrantes en regard de l’exercice de leurs droits et de l’harmonisation des relations interculturelles.