Le premier numéro de la revue AnthropoCité est maintenant en ligne! AnthropoCité est une nouvelle revue étudiante du département d’anthropologie de l’Université de Montréal (éditions@anthro).
Nous aimerions particulièrement souligner trois des articles publiés dans ce numéro. Le premier est celui de Maude Arsenault, doctorante en anthropologie et coordonnatrice du LABRRI. Dans son article, elle mobilise le modèle des trois moments de la rencontre (White 2017) pour faire l’analyse de la monographie Moroccan Dialogues de Kevin Dwyer. Ensuite, l’article de Marianne-Sarah Saulnier (doctorante en anthropologie et membre du LABRRI) porte sur la ligne de vie comme outil méthodologique et se base sur le récent terrain de l’auteure en Inde. Finalement, l’article de Thomas Lecomte, aussi doctorant en anthropologie, aborde la question de la métacommunication en contexte ethnographique et mobilise le concept de métalogue de Gregory Bateson.
“Analyse d’une rencontre interculturelle : exercice proposé sur une œuvre ethnographique” par Maude Arsenault
“La rencontre entre deux êtres humains venant de groupes différents, avec des particularités qui leur sont propres, demande à être explorée. Dans quel contexte se rencontrent-ils ? Quels éléments les unissent ou les différencient ? Surtout, comment ces ressemblances et différences sont-elles interprétées de part et d’autre ? En contexte anthropologique, la rencontre est un parcours vers l’atteinte d’une certaine intersubjectivité, où l’anthropologue sera amené à comprendre l’autre en passant par l’étape nécessaire de se connaître lui-même. Pour l’étudier, cet essai se penche sur la monographie de Kevin Dwyer, Moroccan Dialogues, mettant en scène des dialogues entre lui et son sujet, Faqir Mohammad. C’est à partir du modèle développé par White (2017) des trois moments de la rencontre que sera analysée l’œuvre ethnographique.”
“Pour une méthodologie collaborative en anthropologie : la ligne de vie comme outil de visualisation des récits de vie ethnographiques” par Marianne-Sarah Saulnier
“Basé sur un récent terrain en Inde (2017-2018), cet article porte sur l’usage de la ligne de vie comme outil méthodologique, plus spécifiquement auprès des Kalbeliya, une communauté de charmeurs de cobras du Rajasthan. L’objectif est de démontrer comment l’utilisation de la ligne de vie génère la transmission de données innovantes, permettant à l’informateur de participer activement au processus analytique en collaboration avec le chercheur. Nous verrons que l’usage de la ligne de vie permet d’arrimer des faits historiques, politiques et sociaux à plusieurs récits de vie à la fois, dans un contexte culturel donné. Il sera démontré également que la ligne de vie permet de faire émerger de nouveaux processus de transmission des savoirs entre le chercheur et le participant, par le partage du pouvoir analytique de la recherche.”
“La métacommunication en contexte ethnographique : usage et réflexion autour du concept de métalogue (Bateson) dans l’analyse du terrain” par Thomas Lecomte
“Cet article réflexif revient sur le concept de métalogue développé par Gregory Bateson dans son Écologie de l’esprit (1972) et aborde plus largement la question de la métacommunication en contexte ethnographique. En prenant pour point de départ un échange qu’il a eu avec un informateur lorsqu’il réalisait une recherche ethnologique chez les trappeurs du Québec, l’auteur propose d’analyser l’impact de cette métacommunication sur la façon dont le chercheur est catégorisé lorsqu’il occupe le rôle ambigu d’observateur-participant. Pour l’informateur la métacommunication devient alors un moyen de confronter les incertitudes qu’impose le chercheur avec ce statut et, pour le chercheur qui l’identifie, elle devient une donnée essentielle pour comprendre comment les relations interpersonnelles et le terrain se reconfigurent en temps réel.”