Le mois dernier est paru le nouveau volume de la revue “Chantiers de l’intervention en sciences humaines: interdisciplinarité pratique et action professionnelle”. Sylvie Genest, professeure à l’UQAM et membre du LABRRI, y signe un article, en plus d’être sur le comité de rédaction du volume. Charles Dine Biradzem, doctorant et membre du LABRRI, y signe aussi un article. La revue est en accès libre en format PDF.
Dialogo, ingenio, disegno : trois impératifs de la recherche interdisciplinaire
Dans le premier article du volume, Sylvie Genest (UQAM) enquête sur trois ordres de compétences transversales nécessaires à l’interdisciplinarité : le mode collaboratif, exigeant le développement de compétences communicationnelles (dialogo); les compétences cognitives, qui relèvent de l’ingénierie conceptuelle (ingenio); la capacité de transposer la réalité dans des représentations jouant sur plusieurs registres sémiotiques (disegno). La chercheuse se propose comme but ultime d’établir une typologie du décloisonnement disciplinaire fondé sur ces trois ordres de compétences transversales que les chercheurs doivent mobiliser pour atteindre l’unité des connaissances et la compréhension du monde présent.
“Responsible” in Global Health management: ingenious interdisciplinarity as relief to the epistemological complexity of transdisciplinarity
L’article « Responsible » in Global Health management : Ingenious Interdisciplinarity as Relief to the Epistemological Complexity of Transdisciplinarity de Charles Dine Biradzem (UdeM) aborde la nécessité de franchir les cloisons disciplinaires. Être « responsable » dans le domaine de la gestion de la santé mondiale déclenche une complexité épistémologique qui dépasse les frontières disciplinaires et suscite autant d’applaudissements que de confusion : l’adjectif « responsable » en est un exemple. L’auteur réfléchit sagement sur ce thème tout en adoptant une perspective éthique interdisciplinaire, qui s’appuie sur les domaines du droit, de la philosophie et de la biomédecine. Dine Biradzem vise à mettre en évidence l’«indiscipline» et la transdisciplinarité de l’adjectif «responsable» en matière de gestion de la santé mondiale. L’auteur soutient que, bien que la responsabilité soit revendiquée par beaucoup dans le domaine de la santé humaine, personne ne peut en saisir la substance et en assumer l’entière responsabilité. Il ressort de cet article que l’absence d’interdisciplinarité dans la gestion de la santé mondiale a considérablement contribué à l’inégalité des peuples du monde face au droit à la santé