L’équipe du LABRRI tient à souligner la parution de « Le chacal n’aboie jamais en vain – Il était une fois le chant kilɛngɛ…», un essai littéraire signé Lomomba Emongo, aux éditions du CIDIHCA à Montréal, quelques semaines seulement après la sortie de son roman intitule “L’affaire Congo”.
Postface réalisée par l’Evêque de Tshumbe, Mgr Nicolas Djomo
« Le chacal n’aboie jamais en vain »… Voilà une œuvre littéraire qui marque par son originalité et qui donne à penser. Original, l’essai de Lomomba Emongo l’est à plus d’un titre : d’abord par l’objet de son étude (le chant kilɛngɛ de la tradition culturelle des Asambala), très peu exploré jusqu’ici ; ensuite par les rapports de l’auteur, lui-même Osambala, fils des Asambala, à cette tradition culturelle ; enfin, par son approche méthodologique : d’une manière remarquable, l’auteur présente et s’efface devant cette « parole éminente » qu’est le kilɛngɛ. L’œuvre écrite porte donc sur un chef-d’œuvre de la tradition orale. Elle convie le lecteur à l’écoute de celui-ci dans un procès de communication où la parole chantée du kilɛngɛ est médiatisée par l’écriture qui le matérialise dans la durée. L’auteur se réapproprie la parole ancestrale chantée, la « mâche » pour ainsi dire et nous la rend dans la profondeur de son ancienneté comme dans la fraîcheur de son actualité.
Originale, l’œuvre de Lomomba Emongo donne également à penser. En effet, le lieu par excellence d’émergence du chant kilɛngɛ, objet de l’œuvre, est le deuil que l’auteur définit comme le « haut lieu du rite charnière entre la vie et la mort ». C’est en fait le lieu par excellence d’émergence des questions existentielles ou métaphysiques universelles sur le sens de la vie, de la mort, de Dieu, etc. Ces questionnements universels confèrent au kilɛngɛ une dimension universelle qui dépasse son ancrage culturel, parce que, simplement et fondamentalement, expression d’une réalité bien humaine. L’auteur souligne pertinemment cette dimension universelle du kilɛngɛ et, partant, de son œuvre en parlant de « la part osambala de l’héritage commun à toute l’humanité. » Cette part, il la voit comme « une nouvelle sève nourricière de culture au rendez-vous des héritiers de l’huma- nité ».
C’est à ce titre que l’œuvre écrite (l’essai littéraire) et le chef- d’œuvre oral (le kilɛngɛ) ouvrent des horizons de questionnement et de quête de sens. Ils s’inscrivent dans le « rendez-vous du donner et du recevoir » et invitent au débat non seulement les littérateurs et les écrivains, mais également les anthropologues et les historiens, les sociologues comme les psychologues, les philosophes ainsi que les théologiens”
En sus de la préface, des remerciements, de l’avant-propos et de l’indroduction, l’essai du professeur Lomomba Emongo comprend quatre grandes parties , à savoir:
- Pour ouvrir. La levee du masque veilleur.
- Au Coeur de la parole. L’écoute du kilenge
- Pour sortir. Ce que dit le chant kilenge
- Conclusion. Au rendez-vous des héritiers.