Les conditions de l’inclusion en interculturel

Mémoire du LABRRI présenté à la Commission des relations avec les citoyens le 10 février 2015 au sujet du texte « Vers une nouvelle politique québécoise en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion » 

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Pour télécharger le mémoire, cliquez ici: WhiteGrattonRocherConditionsInclusion

Voici un extrait du mémoire:

Sous la force de l’économie mondiale, les mouvements humains créent de nouveaux espaces de rencontre entre des personnes de différentes origines culturelles, linguistiques et religieuses. Au moment où le désir du gouvernement québécois est de favoriser une atmosphère d’inclusion au Québec, ce mémoire s’intéresse aux enjeux et aux choix stratégiques sur lesquels se fondent les nouvelles orientations du MIDI. Notre analyse est guidée par la prémisse suivante: si le Québec veut évoluer vers une culture d’inclusion, il est nécessaire de regarder les conditions de cette inclusion en contexte interculturel.

S’il est vrai que l’interculturalisme a été l’objet de beaucoup de réflexion au Québec, il est aussi vrai que ce modèle de gestion de la diversité a été une source de confusion et de controverse. Nous avons souvent entendu dire par les gestionnaires et les intervenants que le modèle d’intégration du Québec est différent du reste du Canada, mais il manque encore des outils conceptuels et méthodologiques pour cerner la spécificité et l’efficacité des actions associées à l’interculturalisme. Le multiculturalisme s’inscrit dans des textes législatifs fondamentaux ou importants, tandis que l’interculturalisme québécois ne jouit d’aucun statut particulier. De plus, il existe une assez grande différence entre les deux approches quant au statut qui est donnée au groupe majoritaire.

Sans l’intégration de compétences interculturelles, les pratiques dans nos institutions peuvent créer des nouvelles formes d’exclusion, surtout dans le contexte du travail temporaire. La difficulté des institutions à évaluer les nouvelles tâches exigées par les contextes pluriethniques engendre effectivement un stress, tout comme sentiment d’épuisement quand les interventions habituelles deviennent difficiles. Ainsi, lorsque la personne avec l’expertise en interculturel quitte l’organisation, le savoir qu’elle a développé ne peut être conservé ni transféré, ce qui représente non seulement une perte au niveau organisationnel mais aussi à l’échelle de la société en général.

Nous savons que les minorités visibles et ethnoculturelles sont touchées de façon disproportionnée par les problèmes d’appauvrissement. De plus, il existe clairement une fracture entre la région métropolitaine et le reste de la province, alors qu’un petit nombre de villes accueillent la grande majorité des personnes issues de l’immigration. S’appuyant sur leur rapport de proximité avec le citoyen et la souplesse relative de leurs institutions, les villes assument de plus en plus de responsabilités dans l’intégration des immigrants, et cela bien au-delà même de leurs compétences traditionnelles.

À partir des constats et analyses présentés dans ce mémoire, nous soumettons une série de recommandations à la Commission des relations avec les citoyens: l’importance de se doter d’un énoncé politique et un cadre législatif pour l’interculturalisme, l’engagement à faire un travail de concertation avec les acteurs à l’échelle municipale qui comprend la création d’un réseau de villes interculturelles, et la mise en place d’un mécanisme pour assurer une cohérence entre les pratiques de terrain et les politiques publiques.

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