Le Laboratoire de recherche sur les relations interculturelles (LABRRI) est fier d’annoncer la participation de son directeur, Bob White, et de François Rocher, membre du LABRRI, à une consultation publique organisée par la Commission des relations avec les citoyens de l’Assemblée nationale du Québec. Cette consultation portait sur le projet de loi 84, une législation qui suscite un vif intérêt dans les milieux académiques et de la société civile.
Le projet de loi 84 vise à apporter des modifications importantes aux cadres juridiques et administratifs encadrant l’accueil et l’intégration des personnes immigrantes au Québec. Il s’inscrit dans une volonté gouvernementale de mieux structurer les services offerts aux nouveaux arrivants, notamment en ce qui concerne l’accès à l’emploi, la reconnaissance des compétences et l’apprentissage du français. La portée de cette loi est significative et soulève plusieurs enjeux liés aux droits des personnes immigrantes ainsi qu’à la diversité et à l’inclusion au sein de la société québécoise.
Invités à titre d’experts, Bob White et François Rocher ont eu l’occasion de partager leurs analyses et recommandations sur les impacts potentiels de cette loi, en s’appuyant sur les travaux de recherche menés au sein du LABRRI. Cette invitation témoigne de la reconnaissance du laboratoire comme acteur clé dans le domaine des relations interculturelles et des politiques d’intégration au Québec.
Par ailleurs, David Carpentier, étudiant au sein du LABRRI, a également pris part à la consultation, apportant un éclairage complémentaire aux discussions et mettant en avant le travail de recherche mené par les étudiants du laboratoire. lI a plaidé pour que le projet de loi s’inscrive davantage dans notre tradition d’ouverture envers l’immigration, en rejetant autant le multiculturalisme canadien que les approches d’assimilation. Pour assurer la vitalité du français et de la culture québécoise, il estime que notre modèle doit être généreux envers les immigrant·es et ambitieux dans ses moyens.
La Commission des relations avec les citoyens, instance parlementaire responsable de cette consultation, joue un rôle central dans l’organisation du débat démocratique entourant le projet de loi. Le processus de sélection des intervenants repose sur un équilibre entre les propositions du gouvernement et celles de l’opposition, assurant ainsi une diversité de points de vue sur les enjeux abordés.
Le LABRRI s’est réjoui de cette opportunité de contribuer aux discussions entourant le projet de loi 84 et espère que ces échanges permettront d’enrichir les réflexions sur les meilleures pratiques en matière d’intégration et d’inclusion des personnes immigrantes au Québec.
Pour visionner la participation de Bob White et François Rocher, cliquez ici.
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Aujourd’hui (18 mars) est la dernière journée des consultations.
Sommaire de la présentation de Bob White et François Rocher
Le présent mémoire examine le projet de loi 84 (PL84) – Loi sur l’intégration nationale – en mettant en lumière ses implications pour le vivre-ensemble au Québec. Tout en saluant l’initiative d’un cadre législatif en la matière, Bob White et François Rocher soulignent l’importance de recentrer cette loi sur l’interculturalisme plutôt que sur l’intégration nationale.
Le PL84, dans sa forme actuelle, risque d’être perçu comme une imposition plutôt qu’une invitation à participer à un projet de société commun. Une approche interculturelle, fondée sur la réciprocité et le dialogue entre toutes les composantes de la société québécoise, permettrait une meilleure adhésion au modèle québécois tout en valorisant les contributions des personnes issues de l’immigration et des minorités ethnoculturelles.
Dans ce mémoire, les auteurs proposent plusieurs recommandations clés :
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Modifier le titre et l’orientation du PL84 pour en faire une Loi sur l’interculturalisme ou le vivre-ensemble, garantissant ainsi une approche plus inclusive et cohérente avec l’histoire québécoise des politiques d’intégration.
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Supprimer les références au « creuset », à la « nation unie », et à la « culture commune » en insistant plutôt sur une culture publique commune, qui repose sur la langue française et les principes démocratiques.
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Lutter activement contre la discrimination et le racisme en intégrant des engagements explicites dans la loi, notamment par la reconnaissance des droits culturels des minorités dans la Charte des droits et libertés.
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Renforcer la participation des minorités ethnoculturelles aux institutions publiques en mettant en place des mécanismes concrets favorisant leur représentation.
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Mettre en place une gouvernance efficace, incluant la création d’un Secrétariat aux relations interculturelles et d’un Commissaire aux relations interculturelles afin d’assurer le suivi et la mise en œuvre des principes de la loi.
En conclusion, Bob White et François Rocher estiment que le Québec a l’occasion de se doter d’un cadre législatif qui reflète pleinement les principes de l’interculturalisme.
Plutôt que d’imposer un modèle d’intégration rigide, ils affirment que le PL84 doit proposer une approche inclusive qui invite toutes les Québécoises et tous les Québécois, de toutes origines, à participer activement à un projet de société qui permettra de renforcer la « culture publique commune », lui assurer sa vitalité et sa pérennité.