Le 9 mai prochain, à 8h30, Bob White et Anthony Grégoire présenteront à l’ACFAS dans le cadre du colloque du CRIHN-GREN, « de la transformation des sciences humaines par les humanités numériques ». Ce colloque a l’ambition d’offrir un espace de réflexion critique sur les formes de production, de circulation et de validation des connaissances à l’époque du numérique dans le domaine des sciences humaine, considérant que la connaissance ne peut être appréhendée qu’en prenant pleinement en compte les formes matérielles de son inscription. En outre, les conférenciers comprennent les humanités numériques comme une approche qui permet de remettre en question les technologies du savoir à la fois d’un point de vue pratique (développement et analyse des outils) et théorique (réflexion sur les enjeux épistémologiques des changements des formes matérielles d’inscription).
Leur présentation, intitulé « De l’ethnographie indirecte à une approche collaborative : les ateliers de situations interculturelles au-delà de la pandémie de Covid-19 », présente l’impact de la pandémie de Covid-19 sur leur recherche portant sur les dynamiques de cohabitation interculturelle à Montréal et leur décision de transférer au numérique un atelier interactif en présentiel. Après quelques années de réflexion et la mise en place d’un protocole de recherche approuvé par de nombreux partenaires municipaux, la pandémie de Covid-19 les a obligés à choisir entre interrompre la recherche ou en changer la forme afin de poursuivre. La nécessité de moduler leurs ateliers de situations interculturelles (ASI) les a poussés à effectuer un changement de nature de nos outils dans le cadre d’un passage laborieux du papier au virtuel. Cette adaptation leur a posé plusieurs problèmes logistiques et de coordination, mais aussi plusieurs problèmes techniques. Cette communication propose de revenir sur leur processus de transition et d’adoption du numérique dans la recherche, ainsi que les avantages pour la collecte des données et les ambivalences observées chez les participants. Le choix d’aller vers des outils numériques de collecte comme Google Forms sera discuté afin de mettre de l’avant l’impact de ce changement de paradigme dans notre projet de recherche. L’implication des participants soumettant eux-mêmes leurs situations à partir des formulaires Google dans notre base de données, la Plateforme d’étude et de recherche sur les situations interculturelles (PERRI), sera aussi abordée afin de montrer comment le virage numérique et la dématérialisation de leur méthodologie les ont amenés à reconsidérer l’implication du chercheur lui-même parmi les participants et à revoir les outils numériques et leur potentiel pour la collecte des données. Enfin, ils présenteront la possibilité pour les participants d’inscrire eux-mêmes leurs situations dans notre base de données et les bénéfices d’une approche collaborative dans une étude mobilisant l’« ethnographique indirecte ».
Marie Martel, chercheure affiliée au LABRRI, fera également partie de l’événement avec une présentation, « Communauté et/ou institution ? Une cartographie critique et prospective pour la phase 2 du Réseau des leaders en ressources éducatives libres au Québec », le 12 mai à 14h50.
Le 90e Congrès de l’Acfas, organisé en collaboration avec l’Université de Montréal, HEC Montréal et Polytechnique Montréal, se déroulera du 8 au 12 mai 2023. Sous le thème 100 ans de savoirs pour un monde durable, nous célèbrerons ensemble le centenaire de l’ACFAS! Le format de l’événement a été repensé avec un format comprenant des activités en ligne et sur place. Pour plus d’information, consulter leur site web.