Le pouvoir de la collaboration
À paraitre en 2011 dans un ouvrage collectif sur les arts communautaires et la collaboration:
AFFIRMING COLLABORATION: Community and Humanist Activist Art in Québec and Beyond
Célébrer la collaboration: art communautaire et activiste humaniste au Québec et au-delà
(Levier/Engrenage Noir, Montréal)
Bob W. White (Université de Montréal)
Extrait du texte
La démarche anthropologique—une démarche fondamentalement collaborative—est basée dans l’observation des « autres cultures» (c’ést-à-dire les aspects culturels des sociétés non-occidentales, parce que historiquement la majorité des anthropologues viennent de l’occident) mais aussi dans l’écoute, même si ce dernier aspect est souvent négligé dans les histoires que la discipline se raconte au sujet son rôle dans l’histoire. Depuis quelques années, je travaille sur l’idée de l’écoute, non seulement comme méthode (White, à paraître), mais aussi comme métaphore (Nancy 2002, Szendy 2001); non seulement l’écoute de l’autre, mais l’écoute du soi en écoutant l’autre (Levin 1989, Ueland 1998, Wikan 1992). Pour des raisons qui peuvent sembler évidentes, l’écoute fait partie intégrante de toute démarche collaborative. Cependant, la collaboration en anthropologie fait référence plus souvent à la collaboration entre anthropologues qu’entre les anthropologues et les représentant des groupes qu’ils étudient. Si dans mes propres recherches j’ai tardé à travailler explicitement sur le sujet de la collaboration, ce n’est pas seulement parce que je n’étais pas certain que ce soit un sujet acceptable aux yeux de mes collègues, mais aussi parce que nous avons peu de modèles théoriques pour réfléchir à ce sujet (Lassiter 2005). C’est pour cette raison que je suis reconnaissant aux organisateurs du séminaire Levier/Engrenage Noir de m’avoir donné l’occasion de pousser ma réflexion plus loin en dehors de mon occupation en tant qu’anthropologue. Avant de répondre à la question « Pourquoi produire ensemble? », qui est l’objectif principal de mon texte, j’aimerais d’abord définir la collaboration et évaluer ses différents composants dans des dynamiques où le pouvoir peut avoir un impact sur les interactions interpersonnelles.
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