Texte proposé par Philippe Desmarais (Étudiant, Université de Montréal)
Le 5 novembre dernier, plusieurs employés es et intervenant-es auprès du CARI St-Laurent se sont réuni afin de prendre part à une présentation des résultats de recherche d’un projet collaboratif entre 5 étudiants et étudiantes du Département d’anthropologie de l’Université de Montréal et le CARI-St-Laurent. Cette recherche a été encadrée par le LABRRI et produite dans le cadre d’un cours méthodologique axé sur le travail collaboratif, enseigné par Bob W. White. Ce n’est que suite à une grève ayant duré plus de 7 mois et à quelques semaines supplémentaires d’ajustements et de corrections que les étudiants ont été invités à présenter les résultats de leur recherche. Suite à un survol des questions de recherche et les principales découvertes de terrain, il eut une période de questions et de commentaires. Les responsables du CARI-St-Laurent ont remercié les étudiants de leur contribution et en sont venus à la conclusion que cette recherche exploratoire sur les dynamiques internes du quartier Norgate pourrait servir de levier éventuel pour une nouvelle demande de revitalisation urbaine intégrée (RUI), dans un quartier qui en aurait réellement besoin.
Résumé
Ce travail trace le portrait général du quartier Norgate de l’arrondissement Saint-Laurent à Montréal et est le résultat d’une collaboration entre des étudiants et étudiantes du département d’anthropologie de l’Université de Montréal et le CARI St-Laurent (centre d’accueil et de référence sociale et économique pour immigrants de Saint-Laurent). À partir du recensement des écrits précédents sur le quartier et de quelques observations et d’entrevues avec divers acteurs communautaires, nous avons tenté de poser les bases d’une recherche exploratoire afin de permettre aux divers organismes oeuvrant dans l’arrondissement Saint-Laurent de faire suite à nos résultats et d’outiller ces derniers à faire une nouvelle demande auprès de la ville de Montréal quant au programme de revitalisation urbaine intégrée (RUI), dont plusieurs quartiers en situation de ‘difficulté’ bénéficient. Effectivement, malgré le fait qu’il semble exister une grande paix sociale au sein du quartier ‘Norgate’, ce dernier n’en demeure pas moins affecté par une large situation de pauvreté par rapport à l’ensemble de l’île de Montréal. Nous nous sommes donc contentés d’explorer les dynamiques internes et particulières du quartier ‘Norgate’ d’un regard plus ou moins externe, c’est-à-dire sans la consultation directe de la population. Quatre thématiques principales ressortent de cette recherche : la question de la cohabitation interculturelle, les besoins des acteurs du quartier, la publicisation et l’accessibilité des services puis l’implication et la concertation des divers acteurs sociaux. Dans le premier cas, il ressort que, comme les études précédentes l’ont aussi bien noté, les problèmes au niveau de la cohabitation sont pratiquement inexistants, ce qui peut-être mit en lien hypothétique avec la forte mouvance des habitants et habitantes du quartier. Quant aux besoins des organismes, le problème principal provient du manque de financement et de la dépendance envers les bailleurs de fonds. La population, elle, connaît des problèmes d’accès à l’emploi et à des logements abordables et de qualité. La publicité et l’accessibilité aux divers services ont été largement constatées et la solution doit passer d’abord et avant tout par la valorisation de l’intégration. Finalement, plusieurs organismes s’impliquent bel et bien dans le développement du quartier, mais la population reste largement absente. C’est pourquoi nous proposons la création d’un comité citoyen et de nouvelles stratégies afin d’inclure la population aux diverses tables de concertation
La photo tout en haut a, de gauche à droite : Cindy Ross (étudiante), Philippe T.Desmarais (étudiant), Sandrine Lessard (étudiante), El Hadji Diaw (Cari St-Laurent)