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Rachida Azdouz est une actrice et une observatrice de la scène interculturelle depuis près de 30 ans. Sa double formation en psychologie et en sciences de l’éducation (Strasbourg), enrichie de formations complémentaires approfondies en droits de la personne et en droit de l’immigration, lui a permis de développer une compréhension fine des enjeux associés au fait minoritaire et de porter un regard interdisciplinaire sur le phénomène du pluralisme. Après plusieurs collaborations, Rachida se joint maintenant à l’équipe comme chercheure affiliée « pour les personnes d’abord, pour l’interdisciplinarité et pour l’ancrage du LABRRI dans les milieux. »
Ses recherches actuelles
Rachida Azdouz s’intéresse actuellement à l’analyse du discours public sur le fait minoritaire au Québec : la polarisation du débat politique et social, la tension entre les inclusifs et les identitaires, l’articulation entre antiracisme et interculturalisme, le brouillage des frontières (ethniques et de genre notamment) et les effets de ce brouillage sur la définition même du concept d’interculturalisme.
Sa vision de l’interculturalisme
Nous avons demandé à Rachida Azdouz de nous partager sa vision de l’interculturalisme : « Cette approche a beaucoup évolué depuis trente ans. Il n’y a pas une seule, mais un éventail de conceptions et de visions de l’interculturalisme. D’un côté du spectre, on retrouve une conception minimaliste, qui est presque une variante de l’assimilationnisme (adhérons tous aux valeurs de la majorité historique et la cohésion sociale sera assurée). De l’autre côté du spectre, une vision très proche du multiculturalisme (pour un vivre ensemble harmonieux, respectons les principes inscrits dans les chartes des droits et libertés et célébrons la diversité constitutive de notre identité collective). Ma vision se situe entre ces deux pôles : le vivre ensemble en contexte pluraliste est un mouvement, une quête d’équilibre entre la mémoire et le projet, l’héritage et la construction. Toutes les composantes de la société, les majoritaires comme les minoritaires, doivent accepter de prendre le risque de la transformation pluraliste. Tout est dans le préfixe inter, cette intersection, cet espace de médiation où l’on perd un peu de soi et l’on acquiert un peu de l’autre. Se frotter à l’altérité, c’est accepter l’altération en veillant toutefois à ne pas se laisser abîmer. L’interculturalisme est une proposition, pas une injonction, un espace pour refonder le lien social, pas pour reconduire un bail. »
Essais récents
2018. Le vivre-ensemble n’est pas un rince-bouche. Éditions Edito.
2019. Pas de chicane dans ma cabane. Éditions Edito.