Bochra Manaï est chercheure et professionnelle du milieu communautaire. Elle est à la direction générale de Parole d’excluEs, organisation qui promeut la mobilisation citoyenne à Montréal-Nord à des fins de transformation sociale et territoriale. Auteure de «Les Maghrébins de Montréal», paru aux PUM, elle s’intéresse aux enjeux d’altérité dans la ville, aux enjeux d’immigration, de cohabitation inter-ethniques et aux dynamiques d’exclusion et d’inclusion dans les quartiers urbains. Elle a publié plusieurs contributions sur les enjeux interculturels et antiracistes au Québec. Voici donc quelques réponses aux questions que nous lui avons posées…
Quelles sont vos recherches actuelles en lien avec l’interculturel ?
Mes travaux se penchent sur les espaces dans lesquels se tissent les interactions où la différence raciale et ethnique semble importante ou saillante. Que ce soit mes travaux sur les rues commerçantes élaborées par les immigrants maghrébins à Saint-Michel ou les interactions sociales à Montréal-Nord dans les milieux communautaires et les espaces collectifs des cours d’immeubles, je m’intéresse aux conditions sociales et matérielles dans leur lien avec la pluralité ethnique et culturelle.
Quelle est votre vision de l’interculturel ?
Je m’intéresse autant aux relations interculturelles qu’aux conditions dans lesquelles elles s’ancrent. Ma vision de géographe me permet de lire les enjeux interculturels en lien avec l’environnement dans lequel ils se vivent. Ce qui m’intéresse particulièrement c’est la conversation entre les perspectives interculturelles et antiracistes. À ces dernières mettant la lumière sur construction sociale de la race, j’aime ajouter une lecture intersectionnelle qui ne fait pas fi des conditions matérielles que vivent les individus et citoyens.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de collaborer avec le LABRRI ?
Le lien qui est réalisé entre les enjeux interculturels et l’espace urbain correspond à mon intérêt de recherche principal : comment cohabiter dans l’espace de la ville ? La réflexion autour de la transformation des rapports interculturels dans et par les institutions de la ville est en accord autant avec mes pratiques professionnelles que ma vision de l’inclusion.
Nous lui souhaitons toutes et tous la bienvenue au LABRRI!