Les ateliers de rapprochement citoyen s’inscrivent dans le projet de recherche “Montréal ville interculturelle: cohabitation et nouvelles formes d’appartenance”.
Montréal ville interculturelle : Cohabitation citoyenne et nouvelles formes d’appartenance
La nouvelle réalité de la mondialisation (crises économiques, violence terroriste, mouvements des réfugiés) crée des situations de mobilité et de mixité inédites et ces situations ne vont que se multiplier dans les années à venir (Nail 2015). Dans les métropoles des pays industrialisés, même dans celles déjà marquées par une histoire d’immigration ancienne, on constate une augmentation dans le nombre de langues, de religions, et de nationalités, mais il y a aussi de nouvelles formes d’inégalité sociale et d’exclusion (Castells 2012). S’il est vrai que nous sommes entrés dans l’ère de la « super-diversité » (Vertovec 2007), il est aussi vrai que les majorités et les groupes minoritaires vivent de plus en plus des « vies parallèles » (Cantle 2001).
Depuis 2012, le partenariat de recherche « Vers une ville interculturelle » documente les problématiques liées à la cohabitation en contexte pluriethnique à Montréal. Pendant la première phase du projet (2012-2015), nous avons misé sur trois objectifs : la documentation des expertises interculturelles, la concertation entre les différents acteurs et le développement d’outils de recherche (voir White et Dubé, 2016). La deuxième phase de la recherche (2016-2020) est consacrée à la collecte systématique des données, à l’analyse des résultats de recherche et à la validation des outils que nous avons développés dans la première phase du projet. Le projet de recherche proposé ici s’intéresse aux dynamiques de cohabitation citoyenne, c’est-à-dire les relations entre les personnes et les groupes qui occupent le même territoire et le même espace politique. Afin de pouvoir évaluer les hypothèses préliminaires de recherche, nous avons fixé trois objectifs pour orienter la recherche :
- Décrire la diversité de cultures citoyennes et d’expériences citoyennes à partir des dynamiques de cohabitation à l’échelle du quartier ou de l’arrondissement;
- Documenter des initiatives d’action citoyenne afin de comprendre les processus d’affiliation sociale et politiques à l’échelle municipale;
- Développer des outils pour évaluer le sentiment d’appartenance et pour mesurer l’impact des initiatives d’action citoyenne dans les contextes urbains pluriethniques.
Dans le cadre de nos recherches, nous avons développé une méthodologie qui permet de repérer plusieurs catégories de données sur les dynamiques de cohabitation citoyenne en contexte pluriethnique. Cette méthodologie passe par l’organisation d’ateliers de recherche-action (pour une description détaillée, voir White, sous presse). Pour réaliser ce projet, nous allons utiliser un format d’atelier qui permet de documenter un savoir spécialisé sur les cultures citoyennes et faciliter le rapprochement entre les différents groupes qui occupent le même territoire : les ateliers de rapprochement citoyen (ARC). La réalisation des ateliers permettra la collecte de plusieurs catégories de données descriptives et contextuelles sur les cultures citoyennes, les expériences citoyennes et les situations de cohabitation citoyenne.
Ce programme de recherche est novateur à plusieurs niveaux, non seulement méthodologique, puisque nous travaillons dans une approche territoriale et non pas sectorielle, pour générer des données qui sont proches des acteurs du milieu, mais aussi parce que nous proposons un cadre d’analyse original qui permet de montrer les liens entre les approches citoyennes et les approches interculturelles dans l’analyse de la cohabitation en contexte urbain pluriethnique.