Le LABRRI, en collaboration avec la Maisonnée, a eu le plaisir de recevoir Dan Hiebert, géographe et spécialiste des questions d’immigration retraité de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), pour un atelier autour d’un outil développé pour visualiser les changements de la diversité sur le territoire. Cet outil a été développé dans le cadre de ses recherches visant à mieux comprendre et communiquer les évolutions de la diversité sur le territoire, en tenant compte des besoins variés d’audiences, telles que les universitaires, les décideurs publics, les médias et le grand public.
Nous tenons à remercier la Maisonnée pour son accueil chaleureux et tout particulièrement à Anne-Virginie Boise pour le résumé de l’atelier.
Contexte et cadre de recherche
Dan Hiebert a été chercheur en résidence pour le gouvernement fédéral pendant trois ans, période durant laquelle il a collaboré à la fois avec des organismes communautaires et sur des politiques publiques. Géographe de formation, ses travaux portent sur l’histoire de l’immigration à Vancouver et les enjeux liés au logement dans des contextes de super-diversité.
Dans ses recherches, il explore notamment les deux grandes tendances démographiques observées entre 1851 et 2021 : une croissance lente et stable dans les régions rurales, et une augmentation rapide dans les grandes villes. Par exemple, à Montréal, la population a augmenté de plus d’un million de personnes entre 1996 et 2021, marquée par une forte croissance de l’immigration. Cette évolution soulève des questions complexes, notamment face aux mythes persistants entourant l’impact des immigrants sur l’emploi et le logement.
Une nouvelle perspective sur la diversité et la super-diversité
L’atelier a également permis de réfléchir à la distinction entre diversité et super-diversité. La super-diversité ne constitue pas une nouvelle catégorie, mais désigne la superposition de multiples dimensions : statuts d’immigration, genres, ethnies, âges, situations économiques, affiliations religieuses, etc. Cette complexité appelle à repenser des questions, comme le dialogue interculturel, la communication des réalités sociales, et l’inclusion des identités hybrides dans les politiques publiques.
Présentation de l’outil de visualisation
Un des moments clés de l’atelier fut la démonstration d’un outil numérique interactif, encore en phase bêta. Ce site web permet de visualiser les changements démographiques à différentes échelles : du niveau national jusqu’au niveau individuel, en passant par les villes et les quartiers. Il s’appuie sur des données de recensement, basées sur l’auto-identification des individus. L’objectif est de faciliter la compréhension des dynamiques complexes qui sous-tendent l’évolution de la diversité, tout en rendant ces données accessibles et compréhensibles pour différents publics.
L’outil met par exemple en évidence les disparités entre communautés au sein de grandes villes comme Vancouver. Bien qu’à première vue, les populations issues de l’immigration semblent se concentrer dans des zones distinctes, une analyse plus fine révèle une mixité ethnique importante à l’échelle locale.