Encore une fois cette année, l’école d’été “Pratiques et politiques en contexte interculturel” est de retour! Du 10 au 15 juin, le nombre record de participant-e-s sera réuni autour de conférences et d’ateliers offert par des professeur-e-s de plusieurs disciplines différentes. Ce séminaire est organisé par le LABRRI, en collaboration avec le CÉRIUM.
Description de l’école d’été
Bien qu’il n’ait jamais fait l’objet d’une politique formelle, plusieurs observateurs pensent que l’interculturalisme québécois répond au contexte et aux besoins spécifiques du Québec (Rocher et White, 2014). Par ailleurs, à l’échelle internationale, le Québec est de plus en plus vu comme un foyer de la pensée interculturelle. Malgré ces reconnaissances, il reste à expliquer le sens de l’interculturalisme sans réduire les dynamiques interculturelles à une série de politiques de gestion de la diversité. Les dynamiques dites « interculturelles » sont vécues à plusieurs échelles : à l’intérieur de nos foyers comme dans nos milieux de vie (travail, espaces publics, etc.). Les dy-namiques interculturelles sont parfois source d’harmonie et de compréhension mutuelle ; elles peuvent être aussi une source de tensions sociales et de discrimination. D’où le besoin d’un cadre d’analyse systémique et critique pour essayer de comprendre le sujet, et offrir des ressources adé-quates à défaut de pouvoir cerner complètement un champ aussi dense et complexe.
Le terme « interculturel » est utilisé au minimum de trois façons: comme réalité sociale, comme tradition de pensée et comme politique publique (Emongo et White 2014). Dans les faits, les dif-férents usages du terme se confondent d’ailleurs assez facilement, non seulement dans les débats publics, mais aussi dans les milieux académiques. Chacun de ces points de vue garde toutefois sa pertinence discursive et ses insuffisances épistémologiques en regard de l’ensemble de cette question. De là vient l’importance de les étudier dans leurs trajectoires historiques et à travers les débats qui les ont parfois violemment opposés à d’autres courants de pensée ou idéologies poli-tiques (cf. le multiculturalisme, le melting-pot, l’assimilation, etc.). De là aussi l’importance de les étudier dans leur possible complémentarité avec d’autres expertises et pratiques interculturelles issues des milieux non universitaires (cf. premières nations, communautés ethnoculturelles, institutions, organismes communautaires, milieu urbain, etc.).
Ainsi, comprendre l’interculturel, exige de penser au-delà des polarités catégorielles entre société d’accueil et immigrants, culture dominante et communautés ethnoculturelles, majorité et minorité, etc. Pour ce faire, le présent séminaire s’inscrit dans une perspective interdisciplinaire, mettant à contribution des chercheurs et enseignants de différentes disciplines (anthropologie, philosophie, psychologie, histoire, science politique, communications, sociologie, éducation, droit, travail social). Après une introduction axée sur les concepts-clés (pluralisme, diversité, discrimination, dialogue, intégration, cohésion sociale, inclusion, etc.), le séminaire se subdivise en trois grandes parties : repères historiques, analyse des politiques, pratiques et expertises. Le format du séminaire comprendra des présentations magistrales, analyse des études de cas, et l’utilisation systématique d’ateliers pratiques.
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