L’ouvrage collectif “Les enjeux et défis de l’interculturel: Une réflexion critique” vient de paraître aux éditions des archives contemporaines, sous la direction de Driss Alaoui (Université de La Réunion) et Annick Lenoir (Université de Sherbrooke).
Bob W. White, directeur du LABRRI, signe la conclusion de l’ouvrage, à lire ici : “L’utopie irréductible de l’interculturel”
Présentation du livre
“Nos sociétés contemporaines sont marquées par des diversités croissantes, complexes et en mouvement eu égard en particulier à l’ampleur des flux migratoires des dernières décennies. Ce mouvement d’individus, d’une importance jusque-là inconnue dans l’histoire de l’humanité, questionne les rapports aux diversités et à l’altérité ainsi que les conceptions du vivre ensemble. Nombreux sont les chercheurs qui se penchent sur les divers aspects (économiques, sociaux, culturels, religieux, artistiques, etc.) qu’induit ce contact avec l’Autre. Plusieurs ouvrages et autres documents traitent ainsi de l’interculturel, soit dans ses aspects pratiques (les interactions), soit dans son aspect plus épistémologique (qu’est-ce que c’est? Comment le traiter, l’analyser?). Néanmoins, force est de constater que malgré tout, rares sont les réflexions qui remettent en question les balises imposées autour de l’interculturel. Cet ouvrage veut dépasser ce qui semble constituer des évidences. Il cherche, au travers les écrits d’auteurs provenant de diverses régions géographiques (France, Mexique, Québec, Belgique, Suisse, Turquie) et divers champs disciplinaires (anthropologie, éducation, histoire, psychologie, psychopédagogie, sociologie), à questionner soit des approches, soit des interventions, soit ce qui constitue l’interculturel pour une population donnée. La rupture avec le culturalisme, l’essentialisme et l’interculturel mou constitue l’une des caractéristiques des contributions composant cet ouvrage. Celles-ci s’inscrivent dans une ou plusieurs de ces visées : changement, contextualisation, compréhension, réflexivité, éthique.”
Extrait de la conclusion
“Au Québec, il n’y a pas de consensus par rapport à la définition ou la valeur de l’interculturel, mais personne ne peut nier l’existence de l’interculturel comme « chose ». Nombreuses publications ont abordé le sujet; l’interculturel existe non seulement dans les pratiques communautaires, dans les déclarations et discours politiques et dans les recherches académiques. L’interculturel, dont on ne questionne plus l’existence, est devenu un substantif, un phénomène linguistique et social, une chose en soi (Emongo et White 2014). L’ouvrage actuel, qui dépasse largement les frontières culturelles et linguistiques du Québec, en est une preuve.”