Appel à propositions pour le Congrès c4i

Appel à propositions pour le Congrès c4i
19-22 octobre, 2016 à Montréal

LA CITOYENNETE EN CONTEXTE INTERCULTUREL

Le Laboratoire de Recherche sur les Relations Interculturelles (LABRRI) de l’Université de Montréal annonce son intention d’organiser deux panels sur les dynamiques de citoyenneté en contexte interculturel.

 

Panel 1 : L’approche citoyenne en contexte interculturel : éléments historiques et conceptuels

Modératrice : Marta Massana

Dans la plupart des démocraties libérales modernes l’appartenance est généralement pensée en termes citoyens. Si on prend l’exemple du contexte français, la notion de citoyenneté se manifeste en opposition au modèle « primordialiste » souvent associé à l’Allemagne (Neveu 2009). En France en effet, l’idée de la citoyenneté insiste sur la nécessité de rejeter l’identité ethnique comme base d’appartenance à une communauté politique (Martiniello 2011). Selon ce modèle, les liens affectifs de la communauté politique se créent non pas à partir d’un système de valeurs « culturelles » partagées, mais à travers la participation active à la sphère publique et aux institutions. Toutefois, l’appartenance politique dans un tel système républicain génère la tension entre la réalité plurielle de la Cité et le besoin de garantir l’égalité entre les citoyens (Coste 2008 sur Barthes et Touraine). La notion du « vivre-ensemble » a été proposée comme solution à ce problème, mais sans un cadre d’analyse qui tient compte des interactions entre différents modes de participation sociale, cette notion peut facilement tomber dans l’ethnocentrisme de la pensée occidentale (White, sous presse).

Le sens de la citoyenneté – ici comprise comme la vision qui reflète l’appartenance à une communauté politique et non seulement un statut juridique – varie d’une société à l’autre. Ce constat, qui remet en question la prétention universaliste des valeurs démocratiques, ouvre la possibilité de penser en termes d’une anthropologie de la citoyenneté (Neveu 2009). Que ce soit un nouveau champ de recherche ou plutôt un concept à géométrie variable (Gagné et Neveu 2009), une telle anthropologie de la citoyenneté a l’avantage permet d’étudier les mécanismes historiques d’exclusion sociale (puisque la citoyenneté n’est pas garantie à tous) mais aussi les « processus d’affiliations citoyennes en marche » (Neveu 2009 : 8). L’ethnographie des interactions entre citoyens d’origines diverses montre comment notre appartenance à des communautés ethniques, religieuses, linguistiques et autres peut rentrer en conflit avec les principes citoyens (Martiniello 2011), mais nous savons que ces principes constituent aussi un ensemble de valeurs qui ne sont pas nécessairement partagées ou comprises de la même façon. La Cité est le lieu – physique et symbolique – où ces différents modèles ou codes citoyens se rencontrent, et doivent, dans la mesure du possible, trouver une façon de cohabiter.

 

Panel 2 :La citoyenneté urbaine en contexte interculturel : Nouvelles formes d’appartenance

Modérateur : Bob W. White

Si la littérature sur la migration reste dominée par l’échelle nationale ou fédérale (Glick Schiller et Çaglar, 2008), il est généralement reconnu que les villes jouent un rôle de plus en plus important en termes des politiques et programmes qui visent l’intégration des nouveaux arrivants (Alexander, 2003 ; Penninx et al., 2004). S’inspirant initialement des écrits de Lefevbre, une littérature récente se développe autour de la notion de « citoyenneté urbaine ». Elle entend, entre autres, analyser et évaluer la citoyenneté et l’identité citoyenne à l’échelle urbaine (Cunningham 2011). La citoyenneté urbaine demeure fragile parce que non inscrite dans un système de droits et de responsabilités, pourtant plusieurs villes d’Europe ont été très actives dans l’obtention du droit de vote pour les immigrants sans statut officiel. D’un autre point de vue, la citoyenneté urbaine est plus accessible que la citoyenneté traditionnelle (celle du passeport) puisqu’il est plus facile de s’identifier à une ville qu’à une nation (White, sous presse). Dans cette logique, avoir « droit à la ville » veut dire occuper l’espace du territoire urbain et participer activement dans la gestion de son avenir, ce qui implique des rapports sociaux conditionnés par les institutions et par l’histoire (Cunningham 2011). Les liens entre l’ethnicité et l’urbanisation sont complexes (Schwimmer 1980 ; Hannerz 1980) et l’étude des interactions en contexte urbain nous porte à être prudent par rapport à l’idée que les différents groupes humains qui composent le milieu urbain se fonde, ou devraient se fondre, les uns dans les autres.

Pour considérer votre proposition nous aurons besoin des éléments suivants:

1) Titre de la présentation que vous aimeriez proposer
2) Résumé de votre présentation (190 caractères, espaces comprises)
3) Noms des co-auteurs (si nécessaire) 

Vous pouvez envoyer cette information à Marta Massana (marta.massana@gmail.com). Une fois que nous avons toutes les propositions, nous allons produire la première version du programme.

Afin de terminer le programme à temps, nous aurons besoin de recevoir vos informations avant le 22 août, 2016.

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